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observation dossier ANVIS

 

Observations sur la consultation publique du dossier ANVIS

Le dossier présenté porte sur la poursuite des activités de vulcanisation adhérisation de l’ex-entreprise WOCO, à laquelle s’ajoute la venue d’un extrudeur de polymères d’Allemagne.

Le site est au coeur d’Epinal, ce n’est pas le meilleur endroit pour une telle activité mettant en oeuvre de nombreux produits chimiques inflammables et toxiques.

Contrairement à ce qui est annoncé, il n’y a pas grand chose de bio et de naturel dans le dossier au vu de la liste des substances présentes. Elles figurent sous des appellations commerciales. En recherchant leurs réelles natures, on découvre (pas toujours) des formulations, mélanges de produits chimiques pour certains cancérigènes, génotoxiques et reprotoxiques.

Sont utilisés des dérivés de dioxane, du xylène, des cétones, des dérivés de benzène, du glycol, du noir de carbone, des acétates de polyvinyl, des agents biocides à base d’isothiazolone…

Certaines appellations ne sont pas identifiables. D’autres produits ne sont pas détaillés comme les additifs dont il est impossible de savoir de quoi il s’agit.

Si c’est cela l’information et la consultation du public, autant dire  qu’il y a encore du travail à faire et que pour le moment on prend le public pour des imbéciles.

Bien entendu, on n’apprend rien du devenir de tous ces produits dans les process mis en oeuvre, de leurs éventuelles dégradations, de leurs métabolites.

Aucune présentation toxicologique dans le dossier. Aucune étude d’exposition au risque.

Or des relevés atmosphériques de 2014 figurant au dossier montrent des dépassements conséquents des normes réglementaires en COV non méthaniques (composés organiques volatils). 360mg/m3 pour 50 fixés par l’arrêté préfectoral et un flux de 1059 g/h pour 100 dans l’arrêté. Mais public rassure-toi, ça n’a plus et n’aura plus lieu d’être. Pour une industrie en milieu urbain, c’est inadmissible!

Nous préconisons qu’il soit imposé des aspirations performantes sur tous les postes de travail et des traitements efficaces de l’air aspiré avant rejet dans l’atmosphère pour piéger toutes les molécules dangereuses.

Il est affirmé dans le dossier qu’il n’y aura pas de bruits et de vibrations susceptibles de créer des troubles de voisinage. Cela reste à démontrer car des habitations sont proches. La vétusté des locaux réutilisés peut-elle entraîner une détérioration des bâtiments, avec la création de fuites du fait des vibrations? Y a t’il eu consultation d’un architecte?

Le risque incendie est non conforme à la réglementation. Compte tenu de l’ancienneté des locaux et de leur conception de l’époque fort éloignée des pratiques actuelles (cloisons ignifugées, retardateurs de flammes, portes coupe-feu), et compte-tenu de certains produits inflammables utilisés susceptibles de dégager des fumées toxiques, cette non-conformité est parfaitement anormale et inacceptable.

Les rejets d’eau polluée seront dirigés vers la station d’épuration communale. Les critères de pollution mentionnés sont très généraux (MES, DBO5, DCO). Il paraît nécessaire de caractériser précisément la nature des rejets compte-tenu du nombre de molécules organiques utilisées et de leurs natures. La présence de biocides dans les rejets pourrait entraîner des problèmes de fonctionnement de la station d’épuration.

En cas de rejets non conformes de la station d’épuration, comment serait établie la responsabilité de la pollution engendrée dans la Moselle. Dysfonctionnement dû aux rejets urbains ou aux rejets industriels?

De façon générale, le mélange de rejets industriels et de rejets urbains dans une même station d’épuration est habituellement fortement déconseillé.

Poursuivre et étendre les activités dans ces conditions n’est pas raisonnable.
 

              le président de l’ASVPP

 

             C. Villaume

 

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